Le pouvoir des banques
Quel est le véritable pouvoir des banques ? Avant de répondre précisément à cette question il nous faut déjà comprendre ce que l’on entend par “les banques”.
En effet, il existe deux entités bancaires bien distinctes :
D’une part les banques centrales, comme la Réserve fédérale américaine (la FED), la Banque centrale européenne (BCE), la Banque centrale du Japon (BoJ), de Chine (PBoC) etc.
D’autre part les banques commerciales comme la JP Morgan Chase, HSBC, BNP, la Deutsche Bank etc.
Leur pouvoir, leur arme, leur force ou atout majeur, nommez-le comme bon il vous plaira, est leur capacité de création monétaire. Il y a cependant une nuance à apporter entre ces deux entités car leur pouvoir de création monétaire est différent.
Les banques centrales possèdent ce que j’appellerai la véritable planche à billets.
Elles sont responsables de la monnaie originelle.
Cette monnaie représente une quantité de biens et des services sur un territoire donné à l’instant présent. Si on utilise cet instrument, on augmente la masse monétaire, on augmente la quantité de monnaie en circulation. Ceux qui en sont responsables ont donc accès à ce pouvoir sans limite, pas sans conséquences bien sûr…
Imaginons un instant, un monde parallèle où vous posséderiez tous les euros de la Banque Centrale Européenne. La quantité de monnaie étant parfaitement définie (à rêver, rêvons grand), vous pourriez donc accéder à tous les biens et services fournis dans cette zone au même moment.
Cette image est théorique bien sûr, comme vous gérez la BCE comme un chef, les liquidités sont utilisées partout sur le territoire, vous n’y avez pas accès, vous gérez le livre de compte, le bilan comptable.
(Quelque part dans notre monde :
Bilan de la FED…)
Soudain votre meilleur ami vous demande de l’argent pour venir en aide à des pingouins perdus en Arctique. Sa cause vous paraissant noble et juste, vous lui créez cet argent.
Vous venez d’augmenter (arbitrairement) la masse monétaire (c’est pour moi la meilleure définition de l’inflation).
Il y a donc désormais un tout petit peu plus de monnaie en circulation que de biens et services à disposition.
À petite dose ça ne se verra pas, personne ne le ressentira, cette inflation minuscule n’entraînera pas forcément une augmentation des prix.
En revanche, si vous avez beaucoup d’amis, tôt ou tard la valeur de la monnaie diminuera (dévaluation monétaire) par rapport aux biens et aux services existants.
C’est ce que montre ce graphique concernant le dollar US. Il vous faudra plus d’euros (ou de dollars) pour un même bien ou un même service, ici de l’or :
Les banques commerciales possèdent ce que j’appellerai une machine à voyager dans le temps.
Elles sont responsables de la monnaie dette. Elle est créée lors de l’octroi d’un prêt. Il y a donc un intervenant de plus que lors de la création de la monnaie originelle des banques centrales.
Cette monnaie repose sur une promesse et représente une création de richesse future.
L’emprunteur promet de travailler à l’avenir pour gagner cet argent. Il devra donc créer des biens ou des services, les échanger contre la monnaie empruntée (créée) qu’il remboursera progressivement en y ajoutant les intérêts. Il n’y a pas de repas gratuit…
La banque commerciale a donc matérialisé lors de l’emprunt une partie du fruit du travail futur de l’emprunteur. Elle a en quelque sorte accéléré le temps. N’est-ce pas un pouvoir extraordinaire ?
Tellement extraordinaire qu’il est nécessaire de s’en préoccuper. Si l’on veut se prémunir collectivement des abus de pouvoir, il nous faut les comprendre.
Gabriel Paré.
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Quel est le véritable pouvoir des banques ? Avant de répondre précisément à cette question il nous faut déjà comprendre ce que l’on entend par “les banques”.
En effet, il existe deux entités bancaires bien distinctes :
D’une part les banques centrales, comme la Réserve fédérale américaine (la FED), la Banque centrale européenne (BCE), la Banque centrale du Japon (BoJ), de Chine (PBoC) etc.
D’autre part les banques commerciales comme la JP Morgan Chase, HSBC, BNP, la Deutsche Bank etc.
Leur pouvoir, leur arme, leur force ou atout majeur, nommez-le comme bon il vous plaira, est leur capacité de création monétaire. Il y a cependant une nuance à apporter entre ces deux entités car leur pouvoir de création monétaire est différent.
Les banques centrales possèdent ce que j’appellerai la véritable planche à billets.
Elles sont responsables de la monnaie originelle.
Cette monnaie représente une quantité de biens et des services sur un territoire donné à l’instant présent. Si on utilise cet instrument, on augmente la masse monétaire, on augmente la quantité de monnaie en circulation. Ceux qui en sont responsables ont donc accès à ce pouvoir sans limite, pas sans conséquences bien sûr…
Imaginons un instant, un monde parallèle où vous posséderiez tous les euros de la Banque Centrale Européenne. La quantité de monnaie étant parfaitement définie (à rêver, rêvons grand), vous pourriez donc accéder à tous les biens et services fournis dans cette zone au même moment.
Cette image est théorique bien sûr, comme vous gérez la BCE comme un chef, les liquidités sont utilisées partout sur le territoire, vous n’y avez pas accès, vous gérez le livre de compte, le bilan comptable.
(Quelque part dans notre monde :
Bilan de la FED…)
Soudain votre meilleur ami vous demande de l’argent pour venir en aide à des pingouins perdus en Arctique. Sa cause vous paraissant noble et juste, vous lui créez cet argent.
Vous venez d’augmenter (arbitrairement) la masse monétaire (c’est pour moi la meilleure définition de l’inflation).
Il y a donc désormais un tout petit peu plus de monnaie en circulation que de biens et services à disposition.
À petite dose ça ne se verra pas, personne ne le ressentira, cette inflation minuscule n’entraînera pas forcément une augmentation des prix.
En revanche, si vous avez beaucoup d’amis, tôt ou tard la valeur de la monnaie diminuera (dévaluation monétaire) par rapport aux biens et aux services existants.
C’est ce que montre ce graphique concernant le dollar US. Il vous faudra plus d’euros (ou de dollars) pour un même bien ou un même service, ici de l’or :
Les banques commerciales possèdent ce que j’appellerai une machine à voyager dans le temps.
Elles sont responsables de la monnaie dette. Elle est créée lors de l’octroi d’un prêt. Il y a donc un intervenant de plus que lors de la création de la monnaie originelle des banques centrales.
Cette monnaie repose sur une promesse et représente une création de richesse future.
L’emprunteur promet de travailler à l’avenir pour gagner cet argent. Il devra donc créer des biens ou des services, les échanger contre la monnaie empruntée (créée) qu’il remboursera progressivement en y ajoutant les intérêts. Il n’y a pas de repas gratuit…
La banque commerciale a donc matérialisé lors de l’emprunt une partie du fruit du travail futur de l’emprunteur. Elle a en quelque sorte accéléré le temps. N’est-ce pas un pouvoir extraordinaire ?
Tellement extraordinaire qu’il est nécessaire de s’en préoccuper. Si l’on veut se prémunir collectivement des abus de pouvoir, il nous faut les comprendre.
Gabriel Paré.